Passionné (e) de lecture !!!!! Vous êtes fan de lectures fantastiques , d'histoires vraies et de documents, alors mon blog vous sera utile et pratique pour trouver de très bons livres. Bonne lecture. Amicalement, Malka.


mercredi 16 mars 2011

Les misérables - Victor Hugo


Dans ce tome s'entremêlent deux destinées : celle de Fantine et celle de Jean Valjean.
Le livre commence par le portrait d'un évêque, Monseigneur Myriel. Il vit très chichement dans son diocèse de Digne en compagnie de sa sœur Baptistine et d'une servante, Madame Magloire. Ce religieux est un juste qui se contente du strict nécessaire pour distribuer le reste de ses économies aux pauvres. Doué d'un amour immense, il laisse sa porte grande ouverte et fraternise avec ceux que la société rejette.
Son destin va croiser celui du personnage central de l'œuvre : Jean Valjean.
Ce dernier est présenté comme un homme n'ayant pu échapper à un destin tragique : acculé par la faim, il en est réduit à voler un pain pour nourrir sa famille. Condamné initialement à cinq ans de bagne il voit sa peine prolongée à chacune de ses tentatives d'évasion. Au bout de dix-neuf ans il recouvre la liberté mais son passé de forçat, matérialisé par un passeport jaune qu'il doit faire reconnaître à la mairie de chaque ville qu'il traverse, le poursuit impitoyablement. Rejeté par tous, il doit son salut à la rencontre de Monseigneur Myriel qui lui offre la nourriture et le repos qu'il cherchait jusqu'alors en vain. Mais Jean Valjean déchiré par son passé, sous l'emprise d'un sentiment de haine et d'injustice et peu conscient de ses actes, vole l'argenterie de l'évêque. S'enfuyant par la fenêtre, il est repris par la gendarmerie, et ramené de force chez Monseigneur Myriel. Devant les gendarmes le religieux épargne Jean Valjean en leur faisant croire qu'il lui a offert son argenterie.
Transformé dans les Alpes, Jean Valjean reparaît à l'autre bout de la France, sous le nom de M. Madeleine. C'est une rédemption complète. M. Madeleine, enrichi honnêtement, est devenu le bienfaiteur puis le maire de la ville de Montreuil-sur-Mer.
Symétriquement à l'ascension de Jean Valjean, à son rachat pourrait-on dire, on assiste à la chute de Fantine, fille-mère qui pour nourrir sa fille unique, Cosette, ira de déchéance en déchéance, jusqu'à la prostitution et la mort.
Ce tome est l'occasion de présenter les personnages qui vont suivre Jean Valjean du début à la fin de ses aventures.
  • Les Thénardier, qui plongeront de la malhonnêteté et la méchanceté ordinaire au banditisme, à la fois dénoncés comme criminels et plaints comme victimes de la société. Ils sont cependant aussi les parents de Gavroche, dont l'héroïsme s'illustrera plus tard.
  • Javert, qui incarne la justice implacable et rigide, qui a mis toute son énergie au service de la loi, sa religion.
Peut-on croire Valjean-Madeleine sauvé, réintégré dans la société ? Victor Hugo ne le veut pas. Pour lui, l'honnêteté ne peut souffrir la compromission. Aux termes d'une longue nuit d'hésitation (tempête sous un crâne), M. Madeleine ira se dénoncer pour éviter à un pauvre diable, un peu simple d'esprit, Champmathieu, d'être condamné à sa place. Tous les bienfaits qu'auraient pu apporter M. Madeleine ne pourraient compenser, selon Victor Hugo, la seule injustice faite à Champmathieu. Jean Valjean échappe cependant à la justice, retourne dans la clandestinité pour respecter une dernière promesse : sauver Cosette actuellement pensionnaire malheureuse des Thénardier.

Cosette

Victor Hugo aborde  par la bataille de Waterloo qui s'est déroulée 7 ans plus tôt. Le lien avec l'intrigue est très ténu : Les Thénardier auraient sauvé le père de Marius à l'issue de cette bataille. Sous ce prétexte dramatique léger, Victor Hugo place là une réflexion qui lui tient à cœur sur la bataille de Waterloo, bataille qui voit la chute d'un personnage qu'il admire, Napoléon 1er. Depuis longtemps, Victor Hugo est hanté par cette bataille. Celle-ci lui inspirera le poème L'expiation du livre V des Châtiments. Il a refusé à plusieurs reprises de se rendre sur les lieux et c'est seulement en 1861 qu'il visite le champ de bataille et c'est là qu'il termine ce récit épique.
La Parenthèse (avant-dernier livre) que constitue la réflexion sur la vie monacale, la foi et la prière, pour surprenante chez un révolutionnaire comme Victor Hugo, se présente comme une profession de foi. Réquisitoire violent contre l'Église carcan, c'est aussi une apologie de la méditation et de la foi véritable. « Nous sommes pour la religion contre les religions. », précise Victor Hugo.
Le reste de ce tome est consacré à la traque de Jean Valjean. Victor Hugo met dans ce récit toutes ses qualités de romancier dramatique au service d'un suspense prenant, avec rupture de rythme, changement de focalisation. Alternance de période d'accalmie (avec Cosette à Montfermeil, puis à la maison Gorbeau) et de poursuite haletante. Échappant à Javert à la fin du tome I, Jean Valjean est rattrapé à Paris mais a eu le temps de mettre de côté une forte somme d'argent. Envoyé aux galères, il s'en échappe, retourne chercher Cosette et s'installe à Paris dans la masure Gorbeau. Javert le retrouve et le poursuit la nuit à travers les rues de Paris. Jean Valjean ne trouve son salut que dans le couvent du petit Picpus sous la protection de M. Fauchelevent, un charretier dont il avait sauvé la vie à Montreuil sur Mer. Après un épisode dramatique de fausse inhumation, Jean Valjean s'installe au couvent avec Cosette sous le nom d'Ultime Fauchelevent. Victor Hugo présente un Jean Valjean sublime : la chute ne lui a pas fait perdre les qualités morales qu'il possédait en tant que M. Madeleine : c'est en sauvant un matelot de la noyade qu'il s'échappe des galères ; c'est à cause de sa générosité qu'il est repéré par Javert. On pourrait cependant reprocher à Victor Hugo des ficelles dramatiques un peu grosses : le croisement sur-le-champ de bataille de Thénardier et du père de Marius ou encore la rencontre miraculeuse et opportune de Jean Valjean et du père Fauchelevent.

Marius

L'action se déroule entre 1830 et 1832. Le père Fauchelevent est mort. Cosette a quitté le couvent à 15 ans. Le tome s'ouvre et se referme sur le personnage de Gavroche. Victor Hugo se lance dans une longue digression sur le gamin de Paris, âme de la ville dont la figure emblématique est Gavroche, fils des Thénardier mais surtout garçon des rues.
Victor Hugo axe tout le tome sur la personne de Marius en qui il se reconnaît jeune. Il avouera même avoir écrit avec Marius ses quasi-mémoires. On y découvre Marius, petit-fils d'un royaliste, fils d'un bonapartiste, qui choisit son camp à 17 ans, quitte son grand-père et fréquente les amis de l'ABC, groupe de révolutionnaires idéalistes, et côtoie la misère.
Son destin croise celui de Cosette dont il tombe amoureux. On peut remarquer à ce sujet la tendresse de Victor Hugo décrivant avec humour et dérision ses premiers émois amoureux. Faisant fi de toute vraisemblance dramatique, Victor Hugo provoque la rencontre de Jean Valjean alias Madeleine - Fauchelevent - Leblanc - Fabre avec Thénardier alias Jondrette - Fabantou - Genflot sous les yeux d'un Marius témoin invisible de la confrontation, dans cette même masure Gorbeau rencontrée au tome II. Superbe face-à-face de deux personnages aux noms multiples qui se cachent de la justice mais dont l'un est descendu jusqu'au fond de l'infamie tandis que l'autre accède à la noblesse morale. Toute la fin du tome est digne des Mystères de Paris avec bande de voleurs et d'assassins, guet-apens, victime prise en otage et menacée, intervention de la police et apparition de Javert. Marius découvre ainsi que le sauveur de son père est un infâme bandit et que le père de celle dont il est amoureux se cache de la police.

L'idylle rue Plumet et l'épopée rue Saint-Denis

Toute l'action de ce tome est sous-tendue par l'émeute de juin 1832 et la barricade de la rue Saint-Denis. Victor Hugo estime même que c'est en quelque sorte là le cœur du roman. Le premier livre replace les évènements dans le contexte historique de la situation insurrectionnelle à Paris au début de l'année 1832.
Ensuite se déroulent en parallèle plusieurs vies qui vont converger vers la rue de la Chanvrerie. Victor Hugo précise d'abord le personnage d'Éponine, amoureuse déçue de Marius, ange du bonheur quand elle confie à Marius l'adresse de Cosette ou quand elle défend le domicile de celle-ci contre l'attaque de Thénardier et sa bande, ange du malheur quand elle envoie Marius sur la barricade ou qu'elle lui cache la lettre de Cosette. Éponine martyr de l'amour quand elle intercepte la balle destinée à Marius et qu'elle meurt dans ses bras.
L'auteur renoue ensuite avec le parcours de Jean Valjean et Cosette depuis leur entrée au couvent du Petit-Picpus. On assiste à l'éclosion de Cosette. À la remarque de la prieure du couvent, « Elle sera laide » répond l'observation de Toussaint « Mademoiselle est jolie ». Grâce aux informations d'Éponine, l'idylle entre Cosette et Marius peut reprendre rue Plumet initiée par une lettre d'amour (un cœur sous une pierre) et se poursuit jusqu'au départ précipité de Jean Valjean et Cosette pour la rue de l'Homme-Armé.
Victor Hugo complète ensuite le personnage de Gavroche, gamin des rues, spontané et généreux, capable de gestes gratuits (la bourse volée à Montparnasse et donnée à Mabeuf, l'aide apportée à l'évasion de son père). On le découvre aussi paternel et responsable quand il recueille dans l'éléphant de la Bastille les deux gamins perdus dont il ignore qu'il est le frère.
Tous les protagonistes de l'histoire, ou presque, convergent alors vers la rue de la Chanvrerie et la barricade de la rue Saint-Denis : les amis de l'ABC par conviction révolutionnaire, Mabeuf et Marius par désespoir, Éponine par amour, Gavroche par curiosité, Javert pour espionner et Jean Valjean pour sauver Marius.

Jean Valjean

Le troisième tome est celle de la mort et de l'effacement. Mort des insurgés sur la barricade qui a commencé à la fin du tome précédent par celle d'Éponine et de M. Mabeuf et qui se poursuit par celle de Gavroche puis par l'anéantissement de la barricade. Jean Valjean se situe comme un ange protecteur : ses coups de feu ne tuent personne, il se propose pour exécuter Javert mais lui permet de s'enfuir et sauve Marius au dernier instant de la barricade.
Le sauvetage épique s'effectue par les égouts de Paris (l'intestin de Léviathan) que Victor Hugo décrit avec abondance. Échappant aux poursuites et à l'enlisement, Jean Valjean sort des égouts grâce à Thénardier mais pour tomber dans les filets de Javert. Marius, sauvé, est reconduit chez son grand-père.
On assiste ensuite au suicide de Javert et à l'effacement de Jean Valjean. Javert en effet relâche Jean Valjean alors qu'il le raccompagnait, en reconnaissance du fait que Jean Valjean l'avait sauvé lors de l'attaque de la barricade, mais ce faisant Javert ne supporte pas d'avoir manqué à son devoir de policier scrupuleux, devoir qui lui impose de ne pas relâcher un suspect pour raison personnelle, ce qu'il a néanmoins fait. Ne pouvant supporter ce grave manquement à son devoir, et d'avoir remis en cause le principe supérieur qu'est pour lui l'obéissance à la hiérarchie, il décide de mettre fin à ses jours en se jetant dans la Seine (chapitre Javert déraillé - titre d'avant-garde pour l'époque).
L'idylle entre Marius et Cosette se concrétise par un mariage. Jean Valjean s'efface peu à peu de la vie du couple, encouragé par Marius qui voit en lui un malfaiteur et un assassin. Marius n'est détrompé par Thénardier que dans les dernières lignes du roman et assiste, avec Cosette, confus et reconnaissant, aux derniers instants de Jean Valjean.

Commentaire Malka :
Un de mes livres préférés.